La Promesse d'un Gentleman,
Londres Scandaleuse, Livre 1 (Ebook) (A GENTLEMAN'S PROMISE, SCANDALOUS LONDON, BK 1) FRENCH

Somerset, Angleterre, 1818
Charlotte s'avança dans le lac qui s'étendait derrière le domaine de Somerset de son père et nagea vers le milieu de l'étang. L'eau fraîche rafraîchissait sa peau et offrait un répit bienvenu face à la chaleur torride de l'été que connaissait l'Angleterre cette année-là.
La chaleur pesait sur sa tête depuis le soleil et elle chassa l'idée qu'elle allait avoir des taches de rousseur. Peu importait son apparence désormais. Son avenir était aussi fixé que les saisons. L'eau était un changement rafraîchissant après une matinée passée dans le salon étouffant avec Maman, à examiner les invitations pour la prochaine saison à Londres. Non pas que Charlotte se souciait de qui leur rendait visite ou les invitait à leurs événements. La décision de son père était prise et les contrats de mariage étaient signés.
Charlotte flotta sur le dos et contempla le ciel bleu infini au-dessus d'elle. Pas un nuage ne venait ternir l'horizon pour laisser présager une pause dans cette vague de chaleur interminable. Non pas que cela la dérangeait, car tant que ce temps chaud persistait, plus longtemps sa mère exigerait qu'elles restent dans le Somerset. Et plus longtemps elle pourrait rester célibataire.
Le bruit d'une branche se brisant sous un pied la tira de ses réflexions et Charlotte fit du sur-place tout en essayant de trouver la source du bruit. Pourvu que ce ne soit pas Gus. Son cousin de onze ans était le garçon le plus agaçant et le plus irritant qui soit. Il lui rappelait sans cesse qu'il était l'héritier de son père et le futur maître de sa maison une fois que le domaine passerait entre ses mains, après le décès de son père.
Le petit garnement semblait oublier qu'elle serait mariée depuis longtemps à ce moment-là et qu'il n'héritait pas d'un titre, mais simplement de terres et d'une maison. Petit tyran. Héritier ou pas, elle avait parfois envie de le coucher sur ses genoux et de le fesser jusqu'à ce qu'il hurle.
—Veuillez m'excuser, Miss King. Je ne savais pas que vous nagiez. Pardonnez mon intrusion.
Charlotte ferma la bouche d'un coup sec à la vue de l'abdomen nu de Lord Helsing. Sa peau luisait et des perles de sueur coulaient au milieu de sa poitrine, n'attendant que l'eau fraîche de la source pour les emporter.
Toujours incapable de parler, son attention se porta sur le pantalon moulant de sa seigneurie, qui était en effet très ajusté... Charlotte se détourna et s'aspergea le visage d'eau, espérant que la chaleur qu'elle ressentait sous sa peau était uniquement due au soleil et non à la vue de l'homme debout derrière elle sur la berge.
—Aucune excuse n'est nécessaire, mon seigneur. Vu la chaleur qu'il fait aujourd'hui, j'ai pensé venir me rafraîchir.
Elle fit une pause et se demanda ce qu'il pensait du fait qu'elle le dévisageait. Elle espérait de tout cœur qu'il ne se rendait pas compte de la profonde réaction qu'elle avait toujours en sa présence. Son estomac se nouait et sa bouche s'asséchait, ce qui l'empêchait généralement de formuler des mots. Rougir était le moindre de ses problèmes.
—Eh bien, je vais prendre congé. Bonne journée, Miss King.
Charlotte se retourna, savourant la vision de son dos, qui était en effet aussi agréable que son devant.—J'allais justement partir. Vous pouvez rester et nager si vous le souhaitez.
Son regard sombre et voilé se fixa sur elle et Charlotte lutta pour ne pas mourir d'embarras. Ils avaient été amis autrefois. En fait, ils étaient voisins depuis leur enfance. Mais l'école et les cercles sociaux avaient vite creusé un fossé dans leur amitié. Comme c'était le cas pour beaucoup d'enfants dans de telles circonstances.
—Êtes-vous sûre, Miss King? Je ne voudrais pas m'imposer.
—Si mon seigneur avait l'amabilité de se retourner un instant pour m'accorder un peu d'intimité, je pourrais sortir de l'eau, dit-elle en nageant vers le rivage.
Lord Helsing se retourna et attendit. Charlotte essora sa chemise trempée du mieux qu'elle put avant d'enfiler sa robe d'été qui se boutonnait sur le devant. Sa robe lui collait à la peau et était inconfortable, mais elle l'ignora. Le fait que Lord Helsing, l'un des gentlemen les plus populaires de la ville, lui fasse la conversation était une opportunité trop belle pour y croire.
—Je suis prête, mon seigneur.
Lord Helsing regarda par-dessus son épaule et croisa son regard. Il sourit et se retourna avant de se diriger vers la berge du lac et de s'asseoir pour retirer ses bottes. Charlotte le regarda enlever ses bas, ses longs pieds étrangement différents des siens. Elle n'avait jamais vu les pieds d'un homme auparavant.
—Cela vous dérange-t-il si je nage, Miss King? demanda-t-il, les sourcils levés.
Charlotte secoua la tête puis s'éclaircit la gorge.—Non, bien sûr que non.
Charlotte se mordit la lèvre en regardant sa seigneurie plonger sous l'eau avant de réapparaître avec un soupir de plaisir. Un bras bien musclé sortit de l'eau et repoussa une mèche de cheveux qui était tombée sur son front, et le souffle dans ses poumons se figea. Jamais elle n'avait été aussi proche d'un homme à moitié habillé, sans parler d'un homme qui la troublait d'un seul regard.
—Délicieux, dit-il.
Elle n'aurait pas pu mieux exprimer ses pensées.
—Je pensais que vous seriez en ville, Miss King. N'est-ce pas l'année de vos débuts?
Charlotte cacha ses bas dans sa poche et chercha ses chaussures du regard.—Nous devons partir d'un jour à l'autre. Dès que cette maudite chaleur s'atténuera, Mère m'emmènera à Londres. Elle fronça les sourcils.—Je suis fiancée, mon seigneur. Le saviez-vous?
Il nagea vers la berge, le choc de sa déclaration facile à lire sur ses traits.
—Je n'en avais pas entendu parler. Félicitations. Il fit une pause.—Puis-je demander qui est l'heureux élu?
—Le vicomte Remmick, mon seigneur. Charlotte observa pour voir si Lord Helsing montrait une quelconque réaction à ses paroles. Ou plus précisément, elle espérait qu'il le ferait. Pourtant, son sourire facile à ses mots anéantit tout espoir qu'elle aurait pu avoir qu'il trouverait la nouvelle inacceptable. L'espoir qu'il sortirait en fait de l'eau en courant, la prendrait dans ses bras et lui déclarerait son amour éternel.
Au lieu de cela, il nagea vers le centre de l'étang et plongea hors de vue. Lorsqu'il refit surface, Charlotte était prête à partir.
—Ce fut un plaisir de vous revoir, mon seigneur. Cela faisait longtemps. J'espère que nous nous reverrons en ville?
—Il se peut que je vous voie demain car j'ai des affaires à traiter avec votre père. Mais sinon, peut-être que nos chemins se croiseront à Londres comme vous le dites.
Charlotte s'imprégna discrètement une dernière fois de sa vue avant de se retourner et de s'éloigner. Elle s'assura de ne pas regarder en arrière. Pas une seule fois.